Remarques liminaires


Même si certains s'entêtent à n'y voir que la couverture d’activités occultes, il entre dans les attributions de Raffaele Palerno d’étudier, devant ses étudiants, la télévision.

On trouvera ici des extraits des notes consacrés aux X Files, remarques et réflexions qu’un de ses élèves de l’Institut nous a communiquées, assorties parfois de ses propres commentaires.

Le professore, parmi toutes les productions de la télévision, a toujours eu une attitude étrange vis à vis des X Files : "de l'art, ou du cochon ?" C'est à ces mots que nous pouvions savoir que la séance serait consacrée à Mulder et Scully.

Je me souviens : les cours de Palerno, lorsqu'ils étaient consacrés à ce sujet, étaient toujours inaugurés par un large sourire, parenthèse encore largement ouverte à la fin de l’heure. Il nous semblait à tous, aussi étrange que cela puisse paraître à qui a connu le professore, qu’il aimait bien les X Files, qu’il s’y laissait prendre, que son acuité critique tendait à s’émousser au contact de cette série : non plus les commentaires sarcastiques et généraux – jamais vagues, cependant – sur le médium télévisuel, mais la matière de la série, analysée dans son contenu, comme on aurait pu le faire d’une œuvre littéraire ou cinématographique.

Ses cours, habituellement très synthétiques, obéissant toujours à des problématiques rigoureuses et suivant des plans d’une dialectique implacable (le père, le fils, et le saint esprit, martelait-il), prenaient alors une allure étrange, à la limite de la conversation, parfois du monologue intime.

Plusieurs parmi nous ont tenté de le provoquer à ce sujet, insinuant quelque chose comme un talon d’Achille. Palerno, à qui je ne connais pas une seule réponse claire, ou qui ne fût biaisée, répondait alors qu’il n’était pas foncièrement exclu que ce soit de là qu’il sorte, qu’il soit issu d’un de ces corridors sombre où il est question du Complot. Je passe la main.